Le projet de décret PPE3
Le cabinet assiste le Cercle d'Etude Réalités Ecologiques et Mix Energétique (CEREME) dans ses démarches tendant à obtenir que le projet de décret dit PPE 3, qui fixe les objectifs de la politique énergétique nationale à l'horizon 2035, ne soit pas publié en l'état, avant que ne se tienne le débat parlementaire promis par le Gouvernement sur cette question.
L'Académie des Sciences a rendu public, le 8 avril 2025, un avis fort motivé qui milite dans le sens des observations et demandes du CEREME. Elle souligne que les données réelles de la consommation électrique de notre pays montrent que la production combinée du nucléaire et de l'hydraulique suffit à couvrir les besoins nationaux. En 2024, la totalité de la production des éoliennes et du photovoltaïque a été exportée et EDF a dû diminuer de 20% la production nucléaire pour s'effacer pendant les périodes d'excès de production éolienne ou solaire. L'Académie rappelle que les projections à dix ans ne montrent pas de décollage de la demande qui pourrait engendrer un risque de pénurie : la productivité du parc nucléaire et les installations d'énergies intermittentes déjà autorisées vont doubler le niveau de production actuel.
Pour le dire autrement, l'avis, extrêmement critique, émis par l'Académie des sciences fait ressortir que le remplacement du nucléaire ou de l'hydraulique, décarbonés, par le solaire et l'éolien n'aurait aucun effet positif pour le climat et qu'une électricité qui dépend du vent et du soleil ne peut sécuriser l'approvisionnement électrique aux heures de pointe de la demande. Il s'en déduit que les garanties de prix et d'écoulement consenties aux énergies intermittentes et les subventions permettant de payer les coûts de raccordement représentent un montant d'argent public — à la charge du consommateur final - considérable, qui serait sans doute mieux utilisé dans la décarbonation de l'industrie, des transports et du secteur tertiaire.
Un article issu de La Lettre des Affaires Publiques - Mai 2025
