Investissements étrangers en France :
Retour sur la septième édition du Sommet Choose France (13 mai 2024)
La septième édition de Choose France, placé sous le thème « France, terre de champions » en écho aux jeux olympiques, s’est tenue le 13 mai 2024.
-
Pour mémoire
Depuis 2018, le Sommet Choose France, instauré par le Président Emmanuel Macron, est l’occasion de réunir à Versailles investisseurs étrangers, exécutif français et principales entreprises nationales.
Ce rendez-vous, dédié à l’attractivité de la France, vise :
- - D’une part, à présenter et expliquer aux grandes entreprises internationales les réformes menées pour favoriser l’activité économique française ;
- - D’autre part, à souligner l’importance des investissements internationaux pour soutenir la croissance, l’innovation et l’emploi en France.
Bruno Le Maire, Ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, considère, en effet, Choose France comme « décisif pour réussir » car cela « apporte des capitaux, les technologies et permet de compléter les trous dans certaines chaînes de valeur ».
Choose France est ainsi devenu l’espace privilégié par les investisseurs internationaux pour l’annonce de leurs projets d’investissements en France.
Depuis la création du Sommet, 122 projets représentant 31,2 milliards d’euros d’investissements, ont ainsi été comptabilisés.[1]
Le sommet se structure autour de différentes rencontres :
- - Entretiens entre le Président de la République, les ministres, les administrations et les dirigeants d’entreprises, étrangères et françaises, pour échanger sur leurs projets d’implantation en France ;
- - Rencontres avec les principaux acteurs de l’environnement des affaires en France ;
- - Ateliers thématiques autour des grandes transformations économiques et des réformes engagées par le gouvernement français pour favoriser l’activité économique.
Quelques chiffres témoignant de l’attractivité de la France concernant les investissements étrangers :
- - Entre 2017 et 2021 :[2]
- • 6 910 projets d'investissements étrangers ont été recensés en France
- • 182 900 emplois ont ainsi été maintenus ou créés
- - En 2023 :[3]
- • 1 815 décisions d’investissements étrangers en France ont été recensés
- • 59 254 emplois, à horizon 3 ans, ont ainsi été créés ou maintenus
- - Depuis 2019, soit pour la cinquième année consécutive, la France est la première destination en matière d’investissements étrangers en Europe.
- - Choose France 2024 : une édition record
Choose France 2024 a réuni près de 180 dirigeants de groupes étrangers et plus de soixante patrons d’entreprises françaises. Les demandes des dirigeants étrangers ont été si nombreuses que certaines ont même dû être refusées, indique le ministre délégué chargé de l'Industrie et de l'Energie, Roland Lescure.
Le Président Emmanuel Macron s’est ainsi entretenu avec les dirigeants de plusieurs groupes internationaux et a présidé plusieurs tables-rondes sur la décarbonation, l'intelligence artificielle (IA), le quantique et l’Inde.
L’Inde, quatrième partenaire commercial de la France en Asie, était l’invité d’honneur de cette édition. Le commerce bilatéral entre l’Inde et la France n’a en effet jamais été aussi dynamique qu’en 2023. Près de 700 filiales françaises sont implantées en Inde, employant plus de 400 000 personnes.[4] Par ailleurs, l’année 2026 sera dédiée à l’innovation franco-indienne. La table ronde France – Inde, rassemblant une quinzaine d’investisseurs indiens et d’entreprises françaises, a ainsi été l’occasion d’explorer des pistes de courants d’affaires et d’investissements dans des secteurs variés, tel que la santé, l’alimentation, le numérique, la recherche, l’aéronautique, le spatial ainsi que la souveraineté industrielle. Les atouts de la France et les réformes menées y ont également été présentés afin de souligner les potentialités et la diversité des coopérations envisageables entre les acteurs économiques indiens et français.
L’édition 2024 du Sommet a également été marqué par un nombre record de 56 projets d'entreprises pour un montant d’investissements étrangers de 15 milliards d'euros et la projection de 10 000 emplois créés. A titre de comparaison, en 2023, 28 projets d’investissements avaient été annoncés, pour un total de 13 milliards d’euros.[5]
Ce succès a été souligné par le Président Emmanuel Macron qui a indiqué : « C'est un millésime de tous les records qui va profiter aux Français dans toutes nos régions. C’est la meilleure preuve que la cohérence et la stabilité de l’action sont des atouts majeurs pour notre pays ». Le chef de l’Etat y voit ainsi « la reconnaissance du travail mené depuis sept ans basé sur la valorisation de nos savoir-faire, le maintien de notre énergie décarbonée, la création d’un cadre normatif favorable et la stabilité fiscale ». Le Premier ministre Gabriel Attal a, quant à lui, salué « l'attractivité retrouvée » de la France.
En effet, depuis 2017, un ensemble de réformes visant à dynamiser l’économie française et a renforcé son attractivité a été opéré :
- - Fiscalité :
- • Baisse des impôts sur les sociétés et des impôts de production.
- • Crédit d’impôt de 30% pour les activités recherche.
- • Crédit d’impôt pour les nouveaux projets industriels dans le domaine des batteries, de l’éolien, des panneaux solaires et des pompes à chaleur.
- - Investissements massifs dans l’innovation avec France 2030 (54 milliards d’euros investis pour bâtir la France de demain) : IA, quantique, hydrogène, nucléaire, semi-conducteurs, batteries.
France 2030 traduit une double ambition: (i) transformer durablement des secteurs clés de l’économie française (énergie, automobile, aéronautique, espace…) par l’innovation technologique et positionner la France en leader du monde de demain, ainsi que (ii) soutenir tout le cycle de vie de l’innovation, jusqu’à son industrialisation.
- - Investissements massifs dans les compétences de l’école à l’enseignement supérieur.
- - Electricité décarbonée grâce à la production nucléaire et un développement massif des renouvelables.
- - Réduction des délais d’implantation des sites industriels, avec des sites clés en main.
- - Simplification et digitalisation des procédures administratives.
Bien que la France ait indéniablement renforcé son attractivité auprès des investisseurs étrangers, le pays conserve néanmoins quelques faiblesses sectorielles :
- - R&D et data centers: au cours des deux dernières années, la majorité des projets de développement de centres de données et de sites R&D ont échappé à la France.
- S’agissant des centres de données, la France, qui n’a accueilli que 3 projets, se classe en sixième position européenne.
- S’agissant de la R&D, alors que le Royaume-Uni totalise 10 projets d’implantation sur les 24 derniers mois, la France est absente du classement.
- - Automobile: la France n'arrive qu'en douzième position du classement des montants investis, loin derrière les pays d'Europe centrale et orientale et l'Allemagne. En termes de montants d'investissements étrangers, la France se hisse à la troisième place.
La perte de ces projets souligne également la difficulté française à attirer les investissements des deux principaux pourvoyeurs de fonds, à savoir la Chine et les États-Unis.
- - Sur les 18 milliards de dollars investis par la Chine au cours des 24 derniers mois, la Hongrie en a capté 12,9 milliards, le Royaume-Uni 3,4 milliards, l'Espagne 3,75 milliards quand la France n’en a attiré que 530 000 USD, la classant en onzième position.
- - S’agissant des investissements américains en Europe, l’Allemagne est le premier pays d’accueil (18%) devant la Pologne et le Royaume-Uni (10% chacun). La France ne figure qu’à la dixième place avec 523 000 USD investis dans l’hexagone (les Etats-Unis étant, (sur l’année 2023) le premier investisseur étranger en France en nombre de projets (305 projets (soit 17% du nombre total des investissements directs étrangers en France)).
Autrement dit, la France ne capte que 1,6% des investissements américains mondiaux et 3% des investissements chinois.[6]
-
56 projets d’investissements annoncés
Cette année, les investissements étrangers se concentrent principalement dans les domaines de l’IA, du quantique, de la décarbonation, de la finance, de la santé et de l’alimentation.
-
IA et informatique quantique
L’annonce de 7 projets d’investissements dans les nouvelles technologies témoignent du rôle central des infrastructures françaises dans les futurs usages du quantique et de l’IA.
Les deux géants américains, Amazon et Microsoft, vont, à eux deux, apporter un tiers des investissements (en valeur) annoncés.
- - Amazon a annoncé un investissement de plus de 1,2 milliard d'euros, créant ainsi 3 000 emplois directs en CDI, tandis que 2 000 créations de poste avaient déjà été annoncées par le groupe pour 2024. Amazon investit ainsi dans un data center pour sa filiale cloud AWS et dans un entrepôt pour ses activités d’e-commerce.
- - Microsoft a annoncé un investissement de 4 milliards d'euros dans le développement de data centers en France afin de renforcer son infrastructure dans l'IA et le cloud. Il s'agira de l'investissement le plus important jamais réalisé en France par Microsoft ainsi que de l'un de ses investissements, dans l’IA, les plus importants à l'étranger. En effet, Microsoft a récemment annoncé investir, dans l’IA, 3,4 milliards de dollars en Allemagne, 2,1 milliards en Espagne ou encore 2,9 milliards au Japon.
Un nouveau centre de données sera ainsi implanté près de Mulhouse tandis que les sites existants, en région parisienne et près de Marseille, seront étendus.
Par ailleurs, Microsoft s'engage à fonctionner à 100% en énergies renouvelables, y compris dans ses data centers, d'ici 2025.
Microsoft lance également un plan de formation d’un million de Français à l’IA ainsi que le soutien à 2 500 startups françaises sur tout le territoire national dans leur adoption de l’IA d’ici fin 2027.
La présidente de Microsoft France, Corine de Bilbao, a détaillé les raisons de cet investissement historique en France : le groupe compte profiter des capacités énergétiques offertes par le nucléaire en France. La présidente a, en effet, déclaré : « Un point important est l’accès à l’énergie, car nos data centers fonctionnent 24h/24, 7 jours sur 7, ici grâce à de l'énergie décarbonée. On a aussi signé en mai avec EDF des contrats d'achat à long terme, pour acheter de l'électricité à prix fixe ».
L’énergie nucléaire français constitue, en effet, un argument décisif pour les investisseurs étrangers. Roland Lescure a ainsi souligné : « Microsoft choisit la France parce qu'on a de l'électricité décarbonée et pas chère ». Bruno Le Maire considère également que « Le fait d'avoir de l'énergie décarbonée, à bas coût […] est un élément absolument décisif pour les choix d'investissements ». Ce dernier a ainsi ajouté « Quand Microsoft décide d'investir quatre milliards pour ouvrir des data centers en France, une des raisons principales c'est qu'il y a de l'énergie décarbonée ».
Le Président Emmanuel Macron a également insisté, lors de son discours de clôture, sur « l'avantage comparatif » français : l'énergie nucléaire. Ce dernier a ainsi rappelé : « 75% de notre électricité est produite à base d'énergie nucléaire, mais nous avons amélioré la situation, en lançant une stratégie fondée sur 3 piliers, l'efficacité, les renouvelables et du nucléaire supplémentaire ». Le Président a aussi évoqué le lancement de l'EPR de Flamanville : « À mesure que nous exploitons les centrales existantes, nous avons décidé de lancer la production de nouveaux réacteurs. Nous allons lancer l'EPR de Flamanville, une nouvelle centrale depuis des décennies. Nous allons assurer un suivi pour permettre de maintenir cet avantage comparatif. »
Le commissaire européen au marché intérieur, Thierry Breton, a par ailleurs souligné l’aspect positif pour la France des investissements de Microsoft et Amazon : « Ça y est, les grands acteurs du numérique viennent installer leur datacenter en Europe. Cela nous permet de mieux contrôler les données de nos entreprises et de nos concitoyens ».
Equinix (Etats-Unis), numéro un mondial des centres de données, a également annoncé un investissement de 630 millions d'euros supplémentaires dans ses installations en France, créant près de 150 emplois sur les 5 prochaines années.
En parallèle, la société finalise le déploiement de son plan d’investissement de 750 millions d’euros annoncé à Choose France 2022 avec l’ouverture de son onzième data center à Meudon en 2024.
Equinix renforce également ses engagements en faveur de la transition énergétique avec plus de 250 millions d’euros d’investissements indirects dans sept contrats d’achat d’électricité de 20 ans qui contribueront à la décarbonation du réseau.
Le PDG d'Equinix, Charles Meyers, a ainsi indiqué « La France est au cœur de notre stratégie depuis près de 20 ans » du fait de « sa position géographique centrale au cœur de l'Europe et connectée à l'Afrique et au Moyen-Orient » et de « son énergie abondante, peu chère et décarbonée ».
Dans l'informatique quantique, le groupe américain IBM a annoncé l’extension des missions du IBM France Lab Paris-Saclay à l’informatique quantique avec un investissement de 45 millions d'euros et le recrutement de 50 chercheurs et ingénieurs à horizon 1 an en France.
-
Décarbonation et transports
Lors de l’édition 2024 du Sommet Choose France, 11 entreprises ont annoncé leurs investissements dans la décarbonation de leurs procédés et dans le lancement, en France, de nouvelles technologies.
Le consortium européen FertigHy a choisi d'investir 1,3 milliard d'euros en France dans la création d’une usine de production d'engrais bas-carbone. Cet investissement créera 250 emplois dans la région des Hauts-de-France.
Cette usine, qui utilisera de l’électricité renouvelable et bas carbone, constitue une étape décisive vers la production d’engrais bas carbone « made in Europe » et vers la réduction des importations d’engrais minéraux azotés. FertigHy contribuera ainsi à décarboner l’agriculture française, la production et l’utilisation d’engrais étant aujourd’hui responsables de 30 % des émissions totales de gaz à effet de serre du secteur.
La décision finale d'investissement est attendue fin 2026 pour une usine d'une capacité de 500 mille tonnes par an (15% de la consommation française) d'ici à 2030.
Le dirigeant de l’entreprise a indiqué : « La France est le numéro un européen pour les engrais, il est très important d’être près des consommateurs », « La France développe aussi le bon cadre réglementaire, l’interconnectivité est très bonne et l’énergie est très peu chère tout en étant décarbonée. »
Le Canadien McCain va également investir 350 millions d'euros pour moderniser sa capacité de production et la décarbonation de ses trois sites français, dans le Pas-de-Calais et la Marne, créant 20 à 30 postes supplémentaires.
Dix annonces concernant le secteur des transports, et plus précisément la mobilité verte, ont été réalisées.
L'entreprise KL1 (Suisse) a annoncé le lancement officiel du projet EMME (Electro Mobility Materials Europe), un investissement industriel et technologique de 300 millions d’euros dédié à la conversion de métaux critiques (nickel et cobalt) entrant dans la composition des batteries des véhicules électriques. La création, près de Bordeaux, de cette usine de raffinage, dont l’activité débuterait en 2027, créera 200 emplois directs.
Selon Bruno Le Maire, « Avec cet investissement la France sera en mesure d'avoir l'intégralité de la chaîne de valeur du véhicule électrique : mine, raffinage, cathodes, batterie, véhicule électrique ».
La start-up allemande Lilium a également choisi la France (Nouvelle Aquitaine) pour sa future usine, annonçant un investissement de 400 millions d'euros et la création de 850 emplois. Cette usine, dont l’entrée en service est prévue en 2026, a vocation à produire un avion régional électrique et à reconditionner des batteries de cet avion.
Skeleton Technologies, leader européen du stockage d’énergie à haute puissance et à charge rapide, a également annoncé un investissement de 600 millions d’euros en 5 ans afin de créer un centre de R&D ainsi qu’une usine de production de batteries en Occitanie.
Le PDG, Taavi Madiberk, a expliqué son choix : « Nous avons choisi la France pour son pool de talents. Il y a de très bonnes formations, de très bons ingénieurs. Les infrastructures sont aussi de très bonne qualité, et la politique industrielle française s'est améliorée. Toulouse est aussi réputée pour la qualité de ses travaux dans le domaine des matières critique ».
Motherson (Inde), plus grand fabricant indien de composants pour les industries du transport, a décidé d’investir plus de 150 millions d’euros pour acquérir AD Industries (Brive-la-Gaillarde) et lancer un programme d’investissements dans le secteur aérospatial. Cet investissement fera de la France le centre de la stratégie mondiale de Motherson dans l’aérospatiale.
-
Santé
9 investissements visant à moderniser l’industrie de santé française et à garantir la production, en France, de médicaments essentiels et de médicaments du futur ont été annoncés.
Plusieurs laboratoires étrangers comptent étendre leurs investissements en France :
- - L'américain Pfizer va investir 500 millions d'euros, au cours des 5 prochaines années, dans la production, notamment dans le domaine de l’oncologie, et dans la recherche et développement, principalement dans les domaines de l’oncologie et des maladies rares.
- - Le britannique AstraZeneca a annoncé un investissement de 365 millions d’euros pour l’extension de son site de Dunkerque correspondant à la construction de lignes de production supplémentaires permettant la transition vers une production de médicaments contre l’asthme plus verts, et la création de 100 emplois. AstraZeneca vise la neutralité carbone de ce site à horizon 2026.
- - GSK (Royaume-Uni) va engager 140 millions d’euros de nouveaux investissements, principalement pour moderniser, digitaliser et décarboner ses trois sites de production.
La présidente de Sanofi France, Audrey Derveloy, a néanmoins pointé le problème posé par la fiscalité en France : « Dans la santé on demande un allègement de la fiscalité, on est en France avec une surfiscalité dans le secteur. Cela explique que Sanofi contribue à la moitié des investissements dans la santé sur ce sommet : les entreprises étrangères manquent de visibilité et d'une fiscalité attrayante. »
Le groupe pharmaceutique français Sanofi a, en effet, annoncé investir plus d'un milliard d'euros pour construire une nouvelle usine sur son site de Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne), créant 350 emplois. Il s’agira ainsi du plus gros investissement dans la santé de l'année. Cette ouverture permettra de doubler la capacité de production d'anticorps monoclonaux, utilisés dans le traitement des cancers, des maladies auto-immunes et des maladies infectieuses, sur le site.
Sanofi a également indiqué investir 100 millions d’euros sur son site du Trait (Normandie) pour soutenir le lancement de futurs médicaments biologiques et vaccins, ainsi que le développement de Dupixent, son médicament indiqué dans plusieurs maladies inflammatoires. 150 emplois seront ainsi créés.
Sanofi investira aussi 10 millions d’euros à Lyon Gerland afin de produire l'anticorps monoclonal Tzield, indiqué pour retarder l'apparition d'un diabète de type 1.
-
Finance
Les multiples projets d’investissements financiers confirment l’attractivité de Paris en tant que place financière européenne de premier plan.
Alors qu'une proposition de loi pour renforcer l'attractivité financière de la place de Paris doit être examinée au Parlement, la banque américaine Morgan Stanley officialise la création d'un « campus européen » tandis que d'autres banques d'affaires confirment leur arrivée à Paris.
Lors de ce sommet, le patron de la banque américaine d'affaires Morgan Stanley, Ted Pick, a affirmé « Paris est vraiment devenu un centre gagnant de l'Europe ».
En 5 ans, les effectifs français de cette banque sont passés de 150 à près de 400 employés. L’ouverture à Paris d’un nouveau campus européen ainsi que d’un hub dédié à la finance quantitative devrait crééer 100 postes supplémentaires. La France deviendra ainsi le nouveau « centre de recherche mondial » du groupe.
Par ailleurs, First Abu Dhabi Bank, première banque des Emirats arabes unis, souhaite faire de Paris le hub de toutes ses activités au sein de l’Union européenne. Ce développement permettra au groupe d’offrir ses services depuis Paris aux grands groupes européens souhaitant se développer au Moyen-Orient, ainsi que de renforcer l’accompagnement des investisseurs des pays du Golfe vers la France.
Zenith Bank, banque nigériane devenue l'une des principales banques panafricaines, a également annoncé son expansion vers le marché européen via l’ouverture d’une succursale d’établissement de crédit de pays tiers en France. 5 salariés du groupe seraient ainsi installés en France.
Kuwait Investment Authority - KIA (Koweit) a, par ailleurs, annoncé le lancement d’un fonds partenarial franco-koweitien de co-investissement (FKF) avec Bpifrance pour investir, directement et indirectement, dans des PME et ETI françaises.
-
Une confiance renouvelée
L’investissement récurrent des entreprises étrangères déjà présentes en France confirme la confiance envers l’économie française et son dynamise de croissance.
Hager, spécialiste allemand des équipements électriques, prévoit d’investir 120 millions d'euros dans ses quatre sites en Alsace, créant 500 emplois supplémentaires.
Vorwerk, le fabricant allemand du Thermomix, a annoncé un investissement de 72 millions d’euros supplémentaires, et la création de 50 emplois, sur son site de production près de Châteaudun (Eure-et-Loir) ainsi que pour l’extension de son site historique de Cloyes.
Michaël Holmut, directeur de la production de Vorwerk, a souligné l’avantage de la souplesse bureaucratique française : « Nous avons pu monter le dossier de façon très rapide et cela c'est quelque chose qui compte beaucoup pour nous ».
Bolt (Estonie), leader européen de la mobilité partagée, investira plus de 100 millions d’euros sur les 5 prochaines années, dans l’ouverture d’un hub à Saint-Ouen et dans le soutien de la transition des chauffeurs vers des véhicules hybrides et électriques dans plus de 30 villes françaises.
-
Un Sommet durable
Chaque année, différents évènements, organisés par des partenaires sur des thématiques proches du Sommet telles que l’attractivité économique, le développement durable ou encore les innovations technologiques, sont labélisés Choose France.
Cette année, cinq événements ont ainsi été labellisés, dont :
- - La réunion de « Mobilisation du financement privé pour le climat et le développement » à l’initiative d’Amélie de Montchalin, Ambassadrice de France auprès de l’OCDE et du Secrétariat de l’initiative.
Cette réunion de travail, qui convie les acteurs financiers internationaux présents au Sommet, vise à alimenter les propositions du G20 de sorte à répondre concrètement aux défis climatiques, écologiques et sociaux mondiaux.
- - Les réunions « Solutions numériques » et « GreenTech », organisées par la Mission French Tech à l’initiative de Marina Ferrari, Secrétaire d’État chargée du Numérique.
Ces dernières visent à mettre en relation des start-ups des programmes de la Mission French Tech et des grands groupes internationaux présents au Sommet afin de valoriser l’attractivité de l’écosystème technologique français. Les technologies françaises en matière de deeptech (IA et cybersécurité) et de décarbonation ont été, lors de ces réunions, mises en avant.
Le Sommet Choose France s’inscrit également dans une démarche de responsabilité sociale et environnementale. Depuis 2020, les sommets Choose France sont, en effet, certifiés ISO 20121. Dans le cadre de la « Charte événement responsable du Sommet Choose France », le Secrétariat général du Sommet s’engage ainsi à respecter les 4 principes du développement durable, à savoir : le devoir d’inclusion, de vigilance, de transparence et d’intégrité.
-
Pour aller plus loin :
[1] « A Choose France, Emmanuel Macron vante ses choix économiques et une moisson « record » d’investissements étrangers », Les Echos, 13 mai 2024.
[2] Choose France | Élysée (elysee.fr)
[3] https://investinfrance.fr/fr/
[4]https://www.elysee.fr/admin/upload/default/0001/16/e9b8035f575f25ee0ee8505596d47e19e02d3e9a.pdf
[5] « A Choose France, Emmanuel Macron vante ses choix économiques et une moisson « record » d’investissements étrangers », Les Echos, 13 mai 2024.
[6] « La Chine et Les Etats-Unis continuent de bouder l’Hexagone », Les Echos, 13 mai 2024.