Ces juges qui font trembler les patrons

UN INSPECTEUR lui a téléphoné un mardi, à 14 heures, pour le convoquer rue du Château-des-Rentiers, à la
Brigade financière, la « BF ». « Au bout du fil, raconte ce PDG qui préfère garder l'anonymat, l'inspecteur était aimable.
Il m'a demandé d'apporter tel et tel document. » À la BF, c'est le commissaire qui l'accueille. Direction l'ascenseur, puis l'enfilade des petits bureaux au neuvième étage de l'immeuble qui abrite la brigade. L'ambiance ? Le décor ? « C'étai
très PME de province avec des petits meubles en fer », confie notre homme. À peine a-t-il pénétré dans le bureau du
commissaire, c'est la douche froide. Il comprend qu'il ne rentrera pas chez lui ce soir. On lui explique par le menu comment se déroulera la garde à vue. « Je pensais que j'allais être simplement interrogé dans le cadre de l'enquête préliminaire...
» Il communique aux policiers le numéro de téléphone portable de son épouse et celui de son avocat. La procé-
dure est d'entrée très physique : il doit donner sa serviette, se déchausser, retirer sa ceinture. Les deux premières heures sont consacrées aux formalités et diverses à vérifications. « Ils connaissaient même le numéro de plaque d'immatriculation
de ma voiture à la campagne. » La routine pour les policiers, la surprise pour lui.