Parution dans Le Monde.fr - Le procès de Bernard Tapie dans l'affaire du Phocéa s'est terminé, mercredi 17 avril, par les plaidoiries des avocats, qui, après des menaces de boycottage destinées à protester contre la demande de requalification, par le ministère public, d'une partie des faits en « banqueroute », ont pris la parole « à contrecoeur ». « Ce que nous avons à dire, a noté Me Thierry Levy, a toutes les raisons de déplaire et très peu de convaincre.»
Les avocats de l'homme d'affaire, accusé d'abus de biens sociaux et de fraude fiscale, et de ses quatre coprévenus Fabien Domergue, Pierre Despessailles, Elie Fellous et Brahim Benaïcha se sont donc relayés devant la XIe chambre du tribunal correctionnel de Paris pour protester contre le « coup déloyal » de la requalification « sans doute à cause de la fragilité de l'accusation d'abus de biens sociaux » et charger avec insistance le Crédit lyonnais. Les relations de la banque avec le groupe Bernard Tapie furent longuement narrées, ses manoeuvres « pour vendre Adidas, fixer le prix, et détourner la plus-value à son profit » furent dénoncées. Et l'interrogatoire, voire la mise en examen de ses dirigeants Jean-Yves Haberer avant l'automne 1993, Jean Peyrelevade après , furent réclamés.